RECORD EATER c’est tous les 3ème mercredis du mois à 20h sur RSTLSS Radio.
Pour cette première saison, JR raconte le rock pendant la guerre du Vietnam avec ses vinyles, ses anecdotes, des moments d’histoire.
Leaf Hound – Freelance Fiend
Salut à tous c’est JR le Record Eater. Bienvenue sur RSTLSS, vous êtes sur le Record Eater Vietnam Show ! Une émission par mois et pourtant c’est déjà la troisième édition du Vietnam Show. C’est fou comme le temps file ! Il ne passait pas aussi rapidement pour les soldats de cette fichue guerre du Vietnam, alors pour qu’il s’écoule plus vite qu’une trainée de napalm sur une jungle truffée de Vietcongs, ils pouvaient compter sur l’extraordinaire musique que nous a offert cette période ! trêve de parole, place à la déflagration à 1200°C avec Leaf Hound et le piquant Freelance Fiend
The Stooges – Dirt
Iggy Pop fait partie de ces véritables survivants du rock, ceux qui ont fait de l’excès un art. Les légendes qui entourent l’iguane sont nombreuses…Mais beaucoup de ces légendes sont vraies, comme la fois où en plein concert il confond de la cocaïne avec du PCP, Iggy s’écroule sur scène, immobile, les membres de son groupe, habitués, joueront 15 min le morceau Raw Power le temps qu’Iggy retrouve ses esprits, puisse se relever et continuer le concert comme si de rien n’était…
Cymande – The Recluse
Voici un groupe qui peut rendre fou les américains. Cymande a enregistré des breaks considérés aujourd’hui comme parmi les meilleurs de l’histoire du Funk, plutôt rare pour un groupe de Londres ! Leurs morceaux seront évidemment samplés un peu partout dans le hiphop : Comme The Message pour le titre « bouge de là ! » de MC Solaar. 45 ans et pas une ride, The Recluse !
Cactus – One Way Or Another
Un supergroupe sur Rstlss ! Vous savez ce sont ces formations constituées à partir de membres éminents de différents groupes. On va parler de Cactus. A la base le groupe devait se composer de Tim Bogert et Carmine Appice de Vanilla Fudge et de Jeff Beck et Rod Stewart. Pas de bol, Jeff Beck se tape un accident de voiture et se ravise tandis que Rod Stewart préfèrera rejoindre Les Faces en l’absence de son pote au sein du groupe. La formation recrute alors Jim McCarty et ils écriront ensemble les premières pages du Hard Rock. Pas de panique, Tim Bogert, Carmine Appice et Jeff Beck joueront ensemble après la première dissolution de Cactus pour former Beck, Bogert & Appice, afin de boucler la boucle ! One Way or another sur Vietnam Show
ZZ Top – Waitin For The Bus
L’anecdote la plus commune sur le groupe ZZ Top concerne évidemment une histoire de barbe ! Le groupe est célèbre pour la pilosité faciale de ses membres. Mais saviez vous que le seul musicien du groupe qui ne porte pas de barbe soit ironiquement Frank Beard, dont le nom signifie littéralement barbe en anglais…On va écouter Waitin for the bus, du troisième album des ZZ Top qui contient notamment le célèbre La Grange !
Parliament – Up For The Down Stroke
C’est une histoire tortueuse qui entoure le groupe Parliament. Collectif considéré comme les véritables pères du Funk, titre qu’ils partagent avec les musiciens de James Brown, ils enregistraient également sous un autre nom, Funkadelic. Face au succès de Funkadelic, le groupe Parlamient sera petit à petit abandonné. Malgré le nombre délirant de musiciens ayant joué pour Parliament (plus de 30), certains noms resteront évidemment dans la Légende : Georges Clinton, Bootsy Collins, Eddie Hazel, Maceo Parker ou Fred Wesley. Parmi la pléiade de morceaux disponibles de ce groupe, nous allons écouter un de leur succès, pierre angulaire du P-Funk, Up For The Down Stroke.
Alice Cooper – I’m Eighteen
Des anecdotes sur Alice Cooper il y en a pléthore ! l’artiste donnait jusqu’à 25 interviews par jour et était connu pour avoir la langue bien pendue. On peut citer la fois il raconte le jour où il rendait visite à Elvis Presley, ce dernier lui donna un pistolet chargé et lui demanda de le pointer avec l’arme. Alice Cooper cite « Une petite voix dans mon oreille gauche me disait, ‘vas-y, tue-le, ce sera historique, tu seras le mec qui a tué Elvis’. Dans mon autre oreille une autre voix me disait : ‘Tu ne peux pas le tuer, c’est Elvis Presley, blesse-le juste un peu, tu n’en auras que pour quelques années !’ Une fraction de seconde plus tard, Elvis a balancé son pied sur l’arme que je tenais en main et puis il s’est jeté sur moi et m’a maintenu au sol et me tenant par le cou et m’a dit : ‘tu vois, c’est comme ça qu’on stoppe un mec avec un arme ». Pas mal du tout l’Histoire du rock quand même !
Jefferson Airplane – White Rabbit
Je vous avais déjà raconté une anecdote complétement dingue sur Jefferson Airplane et la fois ou Grace Slick a tenté de faire avaler du LSD au président Nixon. Pour le morceau White Rabbit qui va suivre, ça sera pas mal de vous armer d’une petite anecdote de derrière les fagots pour vous la péter en soirée quand elle passera. Saviez vous par exemple que ce morceau est en réalité une reprise ? Ecrit par Grace Slick en 1965, elle l’interprète avec son groupe The Great Society avec une version plus longue et instrumentale. Le morceau sera réenregistré avec Jefferson Airplane pour faciliter l’intégration de la chanteuse dans le groupe.
John Wonderling – Long Way Home
Dans chaque émission du Vietnam Show on écoute des classiques bien sur mais j’adore vous faire découvrir des pépites ultra rares. Et je vais vous parler d’un album considéré comme le plus grand secret de l’histoire de la musique, tout un programme ! John Wonderling enregistre un album unique en 1973, Day Breaks. Pour une raison encore inconnue, sans doute juridique, l’album ne sortira jamais et seul une poignée de copies vinyle ont survécu à la destruction. Cet album tombé dans l’oublie contient pourtant des morceaux enregistrés avec les meilleurs musiciens de la Paramount : Jerry McGee des Ventures, Gloria Jones, Bernard Purdie, Aynsley Dunbar ou encore Jim Keltner et bien d’autres ! On peut remercier le label Flashback qui déterre cette merveille pour lui consacrer une réédition tout en beauté en 2017, afin de vous éviter de débourser les quelques milliers de piastres nécessaire pour vous offrir cette pièce de musée. John Wonderling avec Long Way Home, c’est uniquement sur Rstlss.
Anecdotes Guerre du Vietnam : La scène surf rock Cambodgienne
Etant actuellement confiné à Biarritz, ville du surf, il n’y a pas lieu plus propice pour vous narrer une tragique histoire de Surf Rock durant la guerre froide. Le Vietnam sombrait dans une guerre interminable et le moral des troupes américaines est haut plus bas. Ils sont loin de leurs maisons, et rien ici ne leur rappelle leur terre. L’armée américaine déploie rapidement au milieu des années 60 toutes sortes de dispositifs pour ramener la culture américaine au Vietnam. Cinéma en plein air, artistes volontaires réalisant plusieurs concerts sur les bases américaines et bien sur la Armed Forces Radio Service, la radio officielle de l’armée américaine. Tout était bon pour ramener un peu d’US chez les G.I.s.
La Armed Forces Radio Service diffusait des nouvelles du front, l’actualité du pays et bien sur de la musique. Certaines émissions resteront célèbres comme celle d’Adrian Cronauer qui inspirera le film Good Morning Vietnam en 1987. Bien que le Cinéma et les concerts restaient dans le cadre confidentiel des bases américaines, la radio de l’armée était audible par n’importe qui se trouvant dans son rayon de diffusion. Sans le savoir, l’armée américaine a provoqué un petit choc culturel.
Les pays voisins et notamment le Cambodge, découvrent et raffolent de la musique des Beach Boys, des Ventures et autre Dick Dale en captant les ondes de la radio de l’US Army. Si bien qu’une improbable scène surf rock vit le jour dans le royaume Khmer. Bien sûr, écouter ce genre de musique vous ferait passer aux premiers abords pour le pire des Hipsters. Mais la qualité est la ! Une artiste en particulier, reine incontestée de cette scène proto-punk vrombissante, c’est Ros Serey Sothea. Certains morceaux rappellent les meilleures heures du garage rock. Naturellement ses disques se négocient aujourd’hui à des prix complétement fous. Des prix justifiés par la rareté de cette musique chez les occidentaux mais surtout dû à l’holocauste provoqué par la junte de Polpot au milieu des années 70.
Toute cette culture occidentale ne plaisait pas au gouvernement communiste du Cambodge, allié du Vietcong. Peu après leur prise de pouvoir à la suite d’une une sanglante guerre civile, en 1975, les khmers rouges se lancèrent dans une vaste purge culturelle et humaine. Cette purge sera génocidaire et fera 3 000 000 de victimes dans le pays, un tiers de la population cambodgienne, dans une violence inouïe, dont je vous passe les détails.
Les meilleurs artistes de cette période comme Yol Aularong ou Sinn Sisamouth seront massacrés et leurs disques détruits dans des autodafés. Ros Serey Sothea, superstar au Cambodge, bénéficiera d’un traitement de faveur relatif. Ses disques sont également détruits, elle sera mariée de force à un membre du parti par Polpot lui-même et condamnée à ne chanter que des quantiques à la gloire du communisme pendant quelques petites années… Ros Serey Sothea n’acceptera jamais de se soumettre aux Khmers rouges. Devenue gênante, elle disparaitra mystérieuse en 1977. Disparition encore aujourd’hui source de théorie du complot au Cambodge.
Si vous souhaitez écouter du rock cambodgien, je vous invite à découvrir l’excellente compilation Cambodian Rocks, sortie sur le label Parallele World en 1995 et qui réunit les tubes des musiciens cités dans cette chronique. Leurs fantômes doivent continuer d’arpenter les couloirs du Panthéon du rock. C’est pourquoi afin d’honorer leur mémoire on va écouter deux morceaux de Ros Serey Sothea : Jam 10 Kai Theit et Chnam Oun Dop-Pram Muy
Ros Serey Sothea – Jam 10 Kai Theit
Ros Serey Sothea – Chnam Oun Dop-Pram Muy
Morgen – Love
Un groupe très obscur à présent c’est Morgen. Ce groupe ne sortira qu’un seul album éponyme à peu d’exemplaires sur le label Probe en 1969. Reconnaissable grâce à sa pochette qui reprend le célèbre « Cri » d’Edvard Munch, Morgen est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs albums de l’histoire du rock psyché américain des années 60. Si j’ai choisi de vous le passer aujourd’hui avec le morceau Love, c’est aussi car il s’adressera à ceux qui adorent White Rabbit, que nous avons écouté plus tôt.
Otis Redding – Ole Man Trouble
Un classique, maintenant, de la Soul sur Rstlss c’est le géant Ole Man Trouble d’Otis Redding sorti en 1965 sur ce qui probablement un des meilleurs albums de soul de l’histoire : Otis Blue. Otis Redding est notamment célèbre pour écrit la première chanson qui se classera #1 des charts après le décès de l’artiste avec Dock of the bay en 1968. Otis Redding est décédé le 10 décembre 1967 à 26 ans dans un crash d’avion avec les membres de son groupe les Bar-Kays.
Deep Purple – Kepp On Movin’
Je tiens toujours dans cette émission à vous faire écouter des morceaux qui sont sortis exclusivement entre 1964 et 1975, dates de l’engagement des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam. Cependant il faut savoir illustrer que le retour au civil pour les soldats pouvait être aussi difficile que le combat dans la jungle. Les deux prochains morceaux qui vont suivre sont sorti quelques semaines après la fin du conflit. Voici Deep Purple avec le genial Keep On Movin sur Rstlss
Minnie Riperton – Inside My Love
Minnie Riperton fut une artiste tout à fait singulière. Ses capacités vocales uniques lui permettant d’atteindre jusqu’à 5 octaves, elle se fait rapidement remarquer par Stevie Wonder qui la choisi comme choriste et produira son album Perfect Angel en 1974. Minnie Riperton est aussi célèbre pour avoir été l’une des premières artistes à prendre la parole pour s’engager contre le cancer dont elle est atteinte. Elle décèdera en 1979 à l’age de 31 ans, après un combat contre le cancer du sein. Nous allons écouter Inside My Love, Minnie Riperton est éternelle sur Rstlss.
Rolling Stones – Can’t You Hear Me Knocking
Can’t you hear me knocking est un de ces morceaux qui nous permet de nous rendre compte à quel point les Rolling Stones étaient une machine de guerre. Un simple morceau qui démarre en jam de Keith Richards et suivi par Charlie Watts à la batterie, quelques paroles de Jagger et un solo de Mick Taylor et en quelques minutes vous obtenez une des meilleures chansons du groupe. Le morceau apparaitra en 1971 sur l’album Sticky Fingers. Pour l’anecdote, la pochette fut réalisée par Andy Warhol est sera jugée obscène dans de nombreux pays, notamment dans l’Espagne franquiste où elle sera remplacée par une boite de conserve contenant des doigts…
Brian Eno – Third Uncle
Brian Eno est connu pour être un artiste complet, compositeur, chanteur, musicien, arrangeur et producteur accompli. Sa carrière bien remplie sera marquée par un sens de l’avant-gardisme prononcée. Petite curiosité, son album Music For Airports est diffusé 24h sur 24 en continue dans une partie de l’aéroport de New York depuis le milieu des années 80. En 1974, Eno sort Taking Tiger Mountain. Sans broncher et en avance sur tous le monde, le morceau Third Uncle sonne étrangement New Wave…Le groupe Bauhaus s’en souviendra en reprenant le morceau dans leur album The Sky’s Gone Out en 1982, un album produit par…Bah Brian Eno. Le type est partout.
Donovan – Hurdy Gurdy Man
Un morceau hypnotique pour clore cette émission c’est Hurdy Gurdy Man de l’écossais Donovan. Il écrira la chanson durant son voyage en Inde aux côtés des Beatles pour rencontrer le Maharishi Mahesh Yogi, en 1968. Donovan avait notamment obtenu Jimi Hendrix pour jouer les parties guitare de cette chanson mais il sera retenu pour notre plus grand regret. Une rumeur persistante vit donc le jour : ce serait Jimmy Page des Led Zeppelin qui joue sur ce morceau. Si John Paul Jones est bien arrangeur et bassiste sur Hurdy Gurdy Man, c’est Alan Parker qui assure la partie guitare. Malgré les déclarations de Jimmy Page en 2000 qui annonce être au courant de cette rumeur et qu’il assure ne jamais avoir joué sur ce morceau, la rumeur continue de persister de nos jours. C’est aussi ça la légende du rock !