RECORD EATER,c’est tous les 3ème mercredis du mois à 21h sur RSTLSS Radio.
Pour cette première saison, JR raconte le rock pendant la guerre du Vietnam avec ses vinyles, ses anecdotes, des moments d’histoire. N’oubliez pas de vous abonnez au podcast sur Deezer.
Melanie – Lay Down
Salut à tous c’est JR le Record Eater et bienvenu sur le Record Eater Vietnam Show. On y est ! c’est la huitième édition et on va encore pouvoir se délecter de quelques classiques du Rock, Funk et Soul des années 60 / 70. Il n’y qu’à se pencher pour trouver les chefs d’œuvre ! Au cours de l’émission j’aurais donc le plaisir de vous parler de morceaux de Guess Who, Led Zeppelin, Cream ou encore Pink Floyd ! Je vous parlerai aussi un peu plus tard des histoires sombres méconnues de l’US Army. Mais on commence tout de suite avec le classique de Melanie, Lay Down, chanson écrite juste après le festival de Woodstock.
Creedence Clearwater Revival – Fortunate Son
Et oui il aura fallu 8 émissions avant que je vous passe le classique absolu de la guerre du Vietnam, Fortunate Son des Creedence, sorti sur l’album Willie And The Poor Boy en 1969. Aucun morceau n’est plus associé à la guerre du Vietnam dans la culture populaire : Forrest Gump, Die Hard 4, ou Tonnerre sous les tropiques Mais encore Mafia III, Battlefield Vietnam ou Call of Duty Black Ops. Le morceau est si culte, qu’il a désormais sa place au registre des enregistrements de la bibliothèque du congrès pour son importance culturelle, historique et esthétique. La chanson parle du manque de responsabilité des enfants de familles fortunées qui sont les premiers à sortir la bannière étoilée mais se planquent derrière leur statut familial confortable au moment du draft. Fotunate Son, c’est sur le Vietnam Show.
Freedom Now Brothers – Sissy Walk
Après ce classic ! Le plaisir de vous faire découvrir une rareté avec Freedom Now Brothers, un obscur trio de soul de la fin des années 60 qui ne sortiront que 4 EP avant de retourner dans l’ombre. On va écouter la pépite Sissy Walk sorti uniquement sur un 45T du label All Brothers aujourd’hui introuvable ! Bonne chasse ! Sissy Walk, c’est sur RSTLSS.
100% Pure Poison – Windy C
Bien que le groupe 100% Pure Poison n’a pas connu un succès mirobolant dans leurs années actives. Il n’empêche qu’une de leur chanson à connu un regain de popularité près de 30 ans après sa sortie grâce à un artiste français, St Germain, et le succès de son album Tourist en 2000 qui contient notamment le tube Sure Thing qui sample le morceau Windy C de 100% pure poison.
The Guess Who – Shakin’ All Over
J’avais déjà eu l’occasion de vous parler de Guess Who dans le premier épisode du Vietnam Show et de leur mésaventure à cause de la mauvaise interprétation de leur chanson American Woman. Nous allons écouter Shakin’ All Over, un autre classic de la bande de Burton Cummings. Il s’agit de leur premier succès de 1965, une reprise de l’œuvre originale de Johnny Kid and The Pirates.
Link Wray – Rumble
Une légende désormais sur Rstlss avec Link Wray. Si son nom ne vous dit rien vous avez surement déjà entendu, dans un film de Tarantino, un de ses morceaux les plus célèbre Rumble sortie en 1958. Considéré comme le chainon manquant entre le blues et la naissance du Hard Rock, grâce à l’utilisation du Larsen, de la distorsion et autres effets qui caractérisent le son lourd du Rock. La discographie de Link Wray mérite donc toute notre attention, Rumble c’est sur le Vietnam Show.
Gil Scott Heron – The Revolution Will Not Be Televised
Un des père du hip-hop désormais sur le Vietnam Show avec le poète Gil Scott Heron qui écrira en 1971 la chanson prémonitoire The Revolution Will Not Be Televised. Bon nombre de rappeurs rendront hommage à ce titre au phrasé précurseur au début des années 70 comme KRS-One, Wu Tang Clan ou encore le français Disiz.
Merry Clayton – Southern Man
Merry Clayton possède une discographie extrêmement riche et sensible, c’est elle notamment qui est la choriste engagée par les Stones pour le morceau Gimme Shelter, qu’elle réinterprètera dans un registre soul sur son première album solo en 1970. Elle sera aussi la muse de Roy Ayers pour sa période Jazz Funk de haute volée. On va écouter Southern Man. Le classic Northern Soul sorti sur son deuxième album éponyme « Merry Clayton », en 1971.
Anecdotes Vietnam : Le Fragging, Assassinat d’officiers par leur propres Hommes.
Aujourd’hui dans le Vietnam Show je vais vous parler d’une pratique bien sombre de l’armée américaine, le Fragging. Dans le jargon de l’armée, le fragging signifie l’assassinat d’un officier par l’un de ses propres hommes. Les raisons peuvent être diverses : chef trop sévère, trop incompétent ou trop zélé. La guerre fait tourner la tête des hommes et sa grande impopularité les a poussés à commettre ces fratricides.
Le terme Frag, vient de la grenade à fragmentation. En effet le fragging est un crime qui se commettait à la grenade à cause d’un vide juridique sur la responsabilité de son lanceur en cas d’une d’explosion qui blesserait les siens. Il est beaucoup plus difficile d’identifier l’auteur du lancer d’une grenade dans le feu de l’action, la grenade en explosant s’autodétruit et nettoie tout dans son rayon : les traces de pas, les empreintes, ce qui rend très difficile le travail d’investigation.
De plus, les accidents à la grenade à fragmentations sont très communs dans l’armée, il était donc régulier d’invoquer l’incident involontaire dans une cour martial, voir même d’accuser l’ennemi d’être l’auteur de ce meurtre, après tout, il n’y a aucune trace, l’explosion pourrait provenir de l’adversaire.
Bien qu’il y eu de très rare cas de frag dès la première guerre mondiale, c’est durant la guerre du Vietnam que cette pratique s’est développée. Durant l’année 70-71 l’armée américaine fait état de 363 cas de « voies de fait avec des engins explosifs. ». Durant la guerre il y eut 230 cas avérés de fragging et 1400 autres incidents similaires qui seront classés sans suite. Le fragging se pratique encore aujourd’hui où l’on a pu constater l’assassinat d’un lieutenant à la mine claymore dans une base américaine en 2005 en Irak, l’incident sera classé sans suite, malgré le témoignage de soldat qui atteste de manifestation de camarades souhaitant se débarrasser de leur officier, réputé très dur et injuste.
Le fragging fut un problème préoccupant pour l’armée qui ne semblait plus être un tabou chez les subalternes. Face à la facilité de commettre ce crime sans être inquiétés, beaucoup de mutins préféraient tout simplement menacer un officier de fragging plutôt que de répondre de leur ordre. Ce phénomène freinât l’effort de guerre et le fragging sera même un sport avec des primes relayées dans la presse clandestine.
Le fragging reste globalement étouffé par l’armée, on peut cependant trouver des références dans la culture populaire, notamment dans les films critiquant la guerre du Viet Nam, comme le documentaire Sir ! No Sir ! Platoon, ou Casualties of War. Cependant le terme est beaucoup plus répandu dans le jeu vidéo, puisque le terme frag, directement inspirée du fragging, trouvé par le créateur du jeu Doom pour désigner l’élimination d’un joueur à l’aide d’une arme et devenu le terme internationale pour cette pratique.
Cream – I Feel Free
On retourne au rock, un des seul truc sympa de la guerre du Vietnam avec Cream, I feel Free sur Rstlss !
Led Zeppelin – Rock & Roll (live)
The song remains the same est le premier album live officiel de Led Zeppelin sortie en 1976, et enregistré lors des 3 concerts du groupe au Madison Square Garden de New York du 27, 28 et 29 juillet 1973. Le live est notamment célèbre pour proposer des interprétations très étendues du répertoire du groupe, comme une version de 30 minutes du morceau Dazed & Confused. L’album est aussi connu pour être le live officiel qui mettra fin au grand traffic d’enregistrements illégaux des concerts de Led Zeppelin. On va écouter le morceau d’ouverture, Rock & Roll, sur le Vietnam Show de Rstlss.
Wilson Pickett – Land of a 1000 Dances
Land of a 1000 dances est une chanson de Rhythm & Blues enregistré par Chris Kenner en 1962. Cependant c’est l’interprétation de Wilson Pickett en 1966 qui connaitra le plus grand succès, ce standard de Pickett sera naturellement repris par un panel d’artistes tous plus variés que talentueux : Roy Orbison, Pattie Smith, Tina Turner ou encore les Punk de The Mummies. Land Of a 1000 Dances de Wilson Pickett, sur Rstlss.
Tommy James & The Shondells – Crimson & Clover
Tommy James & The Shondells était un groupe de musique populaire connu qu’aux Etats-Unis qui écrira une ballade psychédélique classique en 1969 Crimson & Clover. Le groupe sera également un soutien du vice-président américain Hubert Humphrey, pro guerre du Vietnam, le groupe accompagnera notamment le politicien dans ses campagnes et Humphrey apportera également son soutien au groupe en publiant un message sur la pochette de leur album Crimson & Clover.
CAN – Vitamin C
Vitamin C est sans doute le morceau le plus connu du groupe allemand Can. Cependant sa courte durée en fait l’une des chansons les plus conventionnelles du groupe de Krautrock. Ce titre est notamment l’un des premiers sample pilier de la culture Hip-Hop grâce à son break de batterie très particulier. Il sera donc naturellement samplé dans de nombreux morceaux de rap tel que Stalkin’ de Kurupt en 2005 ou encore Losing your mind de Raury et Jayden Smith en 2016 pour la bande originale de la série The Get Down. Vitamin C de Can sorti sur le cultissime Ege Bamyasi en 1972. C’est maintenant sur le Vietnam Show.
The Troggs – Wild Thing
The Troggs est un groupe britannique qui démarre au milieu des années 60 avec un rock dans la veine des Kinks, des riff gras et efficaces qui évoquent les années garage rock qui caractérisent les scènes anglaises et américaines de cette période. Le groupe aura notamment l’honneur d’être repris par Hendrix avec le morceau Wild Thing de 1966. On écoute la version originale des Troggs sorti en 1966 sur l’album from nowhere…The Troggs.
The Doors – LA Woman
Maintenant un morceau recommandé par Victorien, fan de l’émission le Vietnam Show de Rstlss : LA Woman des Doors. Petite anecdote pour accompagner ce morceau qui concerne le biopic du groupe réalisé par Oliver Stone. Rare dans un biopic, c’est Val Kilmer qui interprète la plupart des chansons en live du groupe rejouée dans le film notamment l’interprétation de The End au Whisky à Go-Go. Une performance qui rassure les membres du groupe qui critiquaient le scénario jugé caricaturale de l’histoire des Doors mais que le jeu et la voix de Val Kilmer leur donnait parfois l’impression de Jim Morrison était à leur côté, la meilleure des critiques. Merci à toi Victorien, continue de garder l’œil ouvert, attention aux buissons qui parlent.
The Rolling Stones – Ventilator Blues
L’apogée de la discographie des Rolling Stones avec l’album Exile on Main Street sorti en 1972. Aucun album de cette époque ne peut définir mieux le triptyque infernal Sex, Drugs & Rock n roll. L’album sera en grande partie enregistré dans le sud de la France, à Villefranche, pour la beauté du paysage (et aussi un petit peu pour échapper au fisc anglais) et la villa dans laquelle les Stones établissent leur quartier général devient un haut lieu de débauche. Keith Richards racontera notamment dans ses mémoires être resté éveillé toute une semaine grâce à la cocaïne jusqu’au point de ne plus reconnaitre le moindre visage, avant de s’évanouir sur la table de la salle à manger.
Pink Floyd – The Great Gig In Sky
On se fait plaisir sur le Vietnam Show en terminant l’émission sur un petit Pink Floyd, et un morceau qui traduit la mort avec The Great Gig in The Sky interprété par Clare Torry en 1973. La choriste des Pink Floyd sur le monument Dark Side of The Moon entamera d’ailleurs en 2004 une poursuite contre le géant EMI afin que son nom soit enfin associé au morceau et percevoir des droits d’auteurs à juste titre pour sa superbe improvisation. A l’époque elle avait été payée 30£ pour cette enregistrement et s’était même excusé auprès du groupe à sa sortie du studio, persuadée que sa performance était ratée. Clare Torry n’interprètera The Great Gig in The Sky qu’à deux reprises aux côtés de Pink Floyd, lors de son enregistrement originale et une unique autre fois, en 1990 lors du Festival de Knebworth devant 120 000 personnes.