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Dans l’Oeil de Chris pour RSTLSS.
Après une première journée d’excellente qualité, le POST IN PARIS 2024 nous offrait un deuxième volet de la 6e édition de son festival avec une programmation atypique où nos cœurs et nos oreilles se préparaient déjà à s’émouvoir et à palpiter de ces découvertes, de cette richesse de cette belle scène qui, dans le cadre de la Communale de St Ouen, a pu être mise en avant idéalement.
La disposition de ces 3 salles a permis notamment de rendre accessible ces Artistes à un public parfois composé de jeunes enfants qui, avec les protections nécessaires, pouvaient pleinement profiter de la performance des groupes se produisant sur la scène centrale La Place des Fêtes.
Le Post In Paris 2024 aura peut-être suscité des vocations à son insu…et participé d’une certaine manière à la naissance de futurs talents !
DAY 2…le deuxième jour du POST IN PARIS 2024 – La Communale – St Ouen – 19.05.2024
Un nom évocateur à plus d’un titre pour le public découvrant ce trio, on succède à la première partie tellurique de la veille, LORSQUE LES VOLCANS DORMENT, et on plonge, non pas dans le Petit Bain des précédentes éditions, mais dans la « scène » de La Place des Fêtes avec cette BALEINE à trois têtes dont le chant instrumental n’allait pas tarder à œuvrer et nous séduire. LA BALEINE c’est rond, de ses notes musique, rond de ces mélodies qui nous enveloppent de rythmes très ondulants. On aurait pu voir ce jeune trio, dont la formation est récente, bien plus que l’apparition des baleines sur notre Belle Bleue, se produire dans le 12e dans le square de la Baleine. Eh bien non, c’est à St Ouen que nous ferons notre première rencontre scénique avec ce trio au rock instrumental emballant, fluctuant, l’effet bossa nova très certainement. BALEINE déroule ces mélodies comme on passerait la main dans l’eau, il y a un côté fluide évident, une douceur évidente dans les compositions qui vont crescendo, tourbillonnant, et ne tardent pas à montrer lorsque le rythme s’accélère un petit côté psyché sur fond de math rock mettant en avant leur application à suivre une rythmique « rondement carrée ». BALEINE est un trio à la houle métronomique remarquable. Il est à noter que BALEINE vient de lancer la campagne de financement participatif de son ALBUM II. BALEINE nous aura surpris de bien belle manière notamment avec cette question et ce titre, à la saveur de ride dans un presque west wild Parisien, LES OISEAUX ONT-ILS DES POILS SOUS LEURS AILES ? La réponse est dans leur premier opus…
DARIUS ! tu nous a fait mal ! un peu comme Boris, mais cela est une toute autre histoire. Ce quintet suisse a servi un set densément riche de ce son qui a empli toute la grande salle de L’Extra Bal. Une bien belle démonstration qui nous rappelle un tant soit peu les fracassants passages de BRUIT et de ENDLESS DIVE les années précédentes. DARIUS a réalisé une superbe prestation qui donne clairement envie de revoir ce groupe qui vient de sortir son 3e album MURMURATION. DARIUS pourrait-il faire danser les oiseaux de cette danse énigmatique qu’est cette murmuration ? …un balai d’ailes dans le ciel dont on admire les formes qui se dessinent avec la fascination du regard d’un enfant. DARIUS nous a scotchés, nous a foudroyés avec FRITTO MISTO et sa vibration électrisante d’entrée de morceau, AIL HUILE nous aura secoués de son rythme avec cette impression métallique voire spatiale. DARIUS apparaît comme un véritable orchestre à la symphonie robuste, c’est puissant et séduisant, les mots s’entendent dans leurs mélodies mais ne se prononcent pas, ce fut un très bon et beau concert.
Cette formation originaire du Havre vient tout juste de sortir premier album THROUGH THE CRACKS, le 10 mai 2024 dont la release est prévue le 20 juin 2024 au Tetris, à la maison, au Havre. APART nous plaît notamment avec le titre FRAYED qui est emo-indie rock, un côté authentique en ressort voire écorché sur fond de mélodie douce nous rappelant par endroit la délicatesse de RAZORLIGHT. APART nous touche par sa sincérité également avec le titre UNSAID, une ballade qui n’en demeure pas vraiment une, c’est remuant, emballant, PAERISH, THE SUBWAYS, mais aussi TAOH (à écouter notre chronique Nouveauté Rock Française n°118) de notre belle scène française nous apparaissent dans ce morceau très réussi. Ce quatuor nous inspire beaucoup de légèreté, de prise de recul, de sentiments parfois noués à dénouer, …un groupe à suivre de près.
Un groupe que nous suivons quasiment depuis ses débuts, ne serions-nous pas les premiers à les avoir mis en avant, c’est fort possible et on ne le regrette vraiment pas. Notre chronique qui leur avait été consacrée fin 2021 (Nouveauté Rock Française n°52) à l’occasion de la sortie de leur 1er EP EMPTY ROOMS, objet culte, vibre encore de notre passion toujours présente pour ce quatuor originaire de Paris à l’avenir prometteur. Depuis, un 2e EP et ce rendez-vous pris au Post In Paris 2024. Ce concert fut une totale réussite d’autant plus que celui s’est produit dans la salle du CLUB, un endroit idéal pour apprécier l’intensité émotionnelle que dégage se groupe. KARABA F.C. dégage un côté THE PIXIES parfois avec en plus ce côté EMO plus que redoutable, on aura adoré écouter le titre AFTER PARTY qui résonne comme un standard repris par le public présent, cela en est frissonnant. La salle était pleine à craquer tant de son nombre que des émotions qui slamaient au-dessus de nos têtes. KARABA FC qui jouera prochainement à la Clef St Germain le 01.06.2024 nous a une nouvelle fois cueilli.es, piqué.es. KARABA F.C. c’est une claque de sensibilité rageuse colorée de tourments prêts à s’exprimer à la moindre étincelle. On vous recommandera d’aller vous imprégner leur titre screamo-lyrique IN THE VIOLENCE, des bruits de baguettes inquiétants au bouquet final où My Chemical Romance auraient croisé Refused. Comme on dit parfois…un concert de KARABA FC ne se rate pas…ou encore ne se refuse(d) pas..
Le vent puissance 10 s’est soudainement levé à l’Ouest en provenance de Nantes et est venu tout droit s’abattre sur la scène de l’Extra Bal. 20 SECONDS FALLING MAN étaient également motivés à exprimer sa puissance et son déchaînement par cette volonté légitime de nous montrer certaines des pistes sur lesquelles ils nous indiquaient comment les rejoindre, en quelque sorte ,sur scène, ou plus encore comment vivre pleinement ce set très costaud, massif et percutant. Ces pistes prenaient évidemment la forme de celles de leur dernier opus RESILIENCE, un album qui résonne tant dans les titres que dans le nom d’une certaine volonté à aller de l’avant. IN THE GLOOM nous y aidera très certainement, c’est l’ouverture du concert comme d’ailleurs l’ouverture de leur dernier album. C’est puissant et va crescendo, une voix qui accompagne au rythme d’une batterie frénétique des guitares qui parfois s’envolent dans un certain lyrisme, un titre parsemé de pauses vocales, le calme avant la tempête, il en résulte une effusion alléchante et viscérale. 20 SECONDS FALLING MAN rayonne d’une aura aux contours parfois emprunts d’un côté mystique. On raffolera de cette ambiance planante des premières notes de RESILIENCE, un titre qui possède en son cœur un vortex très aspirant, un gouffre dans lequel on tombe comme assommé.e. 20 SECONDS FALLING MAN a une part céleste dans ses mélodies, une délicatesse puissante, un groupe où les oxymores sont légions. Ce concert fut un vrai combat, une belle fresque, un déluge, une belle démonstration de ce que peut réaliser 20 SECONDS FALLING MAN et offrir le Post In Paris dans la diversité des styles proposés dans ce festival qui brille de cette palette sonore très riche et talentueuse.
Changement de décor, changement d’ambiance, on rejoint BLACK BILE comme si nous entrions IN PROCESSION, nom du premier titre de leur opus L’ORATOIRE sorti en octobre 2023. L’ambiance est sombre, pesante, évidemment c’est énigmatique, doomesque mais pas que. BLACK BILE ne sombre pas pour autant dans la pénombre, on ne peut pas dire que cela soit lumineux au sens que le soleil nous apparaisse soudainement. Non BLACK BILE nous invite ailleurs, dans des terres plus propices au mysticisme, à des espaces où l’errance de nos réflexions serait possible, où le recueillement semble prendre la forme d’une parenthèse existentielle. Les titres sont enivrants, la voix de Romane plane autour de nous, elle est un enchantement, une petite voix, elle nous berce le tout servi par des mélodies qui nous caressent aux instants les plus lents, l’apesanteur reste onirique et terrestre, on rejoint ce quintet sur ses terres de Lorient en passant par des récifs poétiques, en passant par des terres légendaires comme celle de Broceliande. BLACK BILE nous entoure de sa brume musicale, les effets de voix et les variations de rythme nous enivrent, nous ensorcèlent. La puissance du scream œuvre comme un déchaînement des éléments que nous ne maîtrisons pas, elle impressionne. BLACK BILE est un nouveau tableau que propose Le Post In Paris, où le Requiem semble poindre comme un bouquet final, la fin du chemin de la Procession. BLACK BILE aura impressionné de son jeune talent qui augure déjà d’une belle maîtrise de son Art à nous faire apprécier un style qu’il rend accessible et attirant. A noter que BLACK BILE sera à l’affiche du prochain MOTOCULTOR FESTIVAL et se produira le dimanche 18 août 2024 sur la BRUCE DICKINSCENE.
Voici une nouvelle claque, STANDARDS, une claque que nous n’avions pas vue venir très honnêtement car nous découvrions comme de nombreux observateurs et observatrices ce duo sur-vitaminé originaire de Los Angeles lors de ce concert se déroulant sur la scène de la Place des Fêtes. STANDARDS qui n’en sont pas résolument, ont éclaboussé de leurs talents et de leur génies le public. Quelle agilité, adresse, dextérité…Marcos et Forrest ont fait une véritable démonstration de leurs talents respectifs, un vrai jeu de musiciens, d’Artistes qui se jouent de leurs instruments et suscitent la plus grande admiration du public tout acquis à la cause de ce band qui est plus que doué. Ce Math Rock instrumental n’est pas qu’une simple partition de notes cochées, non il y a une virtuosité qui s’entend et se voit comme une évidence, le panel de fruits est large et attirant comme se plaît ce duo à le mettre en avant dans son univers sucré et acidulé dans le choix de ses titres, dans le design de ces artwork véritable initiation à goûter au cocktail de leurs compositions. STANDARDS sont beaux à voir exceller sur scène comme des magiciens. STANDARDS faisaient étape à St Ouen pour le Festival du Post In Paris 2024 à l’occasion de leur tournée européenne. Ce fut un réel privilège de pouvoir les découvrir.
Nous avons été gâtés par ce POST IN PARIS, comme si notre sensibilité, au sens émotionnel, avait fait le vœu de pouvoir composer elle-même son plateau. Après KARABA F.C., voici FRAGILE autre fer de lance de Notre Belle Scène RocK Française. Salués par la critique de manière légitime après avoir sorti leur EP …ABOUT GOING HOME, FRAGILE vient investir la scène du CLUB qui leur ira comme un gant. FRAGILE est si puissant, si engagé, si frappant mais pas au point les rendre plus FRAGILE qu’ils ne sont, non, mais suffisamment pour qu’ils nous paraissent irrésistibles, voire à recommander comme des incontournables de la scène qu’ils représentent et défendent. Il n’est pas donné à tout le monde de plaire, FRAGILE plaît de toute évidence. Le public aura été ravi autant celles et ceux adeptes de leurs répertoires mais aussi celles et ceux qui n’avaient pas idée que FRAGILE puisse être un groupe qui pourrait à son tour nous fragiliser en quelque sorte et faire que la claque donnée lors de ce bon concert nous réveille et nous attire vers ce groupe d’origine angevine qui n’est vraiment pas près d’en rester là. Ce groupe est aussi pétri de belles ondes qui circulent entre eux, leurs accolades de fin de set entre chacun des membres de ce quatuor restent une marque attendrissante et remarquable de la qualité des liens solides qui les unit. FRAGILE reste un MODEL à suivre…ou un groupe à découvrir d’urgence.
Autre groupe avec en son sein cette faculté à produire un son dont on devine que les éléments naturels les inspirent tant A BURIAL AT SEA. Tant dans leur nom de scène que dans la pochette de leur dernier opus CLOSE TO HOME, ce groupe porte un regard sur la musique autant qu’il en est visionnaire. Le titre T.G.G.O.A qui ouvre le set nous apparaît comme étant une aurore boréale amplifiée par ce son de trompette. C’est avec attention et apaisement que l’on entame le début de ce concert comme si le groupe tenait à nous installer confortablement, à nous détendre avec cette harmonie instrumentale légèrement colorée flirtant légèrement avec des ondes aux origines irlandaises. On beignera dans une insouciance totale avec le titre savoureux NEW OLD, un peu de zénitude retrouvée le temps d’accorder du temps au temps qui passe avant de commencer une ascension aux contours célestes. On retiendra de A BURIAL AT SEA cette propension à nous saisir, nous captiver comme sur le titre MASTERFIELD, un titre qui nous élève comme une initiation à découvrir la dimension de ce groupe atypique.
Il fallait inévitablement que ce festival se termine… LITE s’attellera à clore cette cette 6e édition du POST IN PARIS de la plus belle des manières, avec une salle pleine de fans de ce quatuor originaire de Tokyo qui faisait ici une halte sur la scène de l’Extra Bal à l’occasion de leur STRATA EUROPE TOUR. L’Histoire ne nous dira pas si le STRATA de LITE a un lien avec LISYSTRA, mais le coup d’œil valait la peine d’être signalé comme un clin d’œil amusé (ou une oreille). Il n’en demeure pas moins que nous avons assisté à un concert très enjoué, la base rythmique nous paraissant par moment endiablée. Les morceaux s’enchaînent avec des sonorités electro-rock-jazz, les beats ondulants et bpm s’intensifiant parfois sur fonds de voix avec cette sensation de disco-punk voire d’ondes jouissives autant que progressives. Des titres qui pourraient s’allier à des standards de trip hop par moments. LITE travaillent son ambiance de tous les instruments à sa disposition, ils nous donnent l’impression avec la résonnance de leurs compositions qu’à chacun des titres se déroulent une histoire avec des personnages différents à chaque fois. LITE a à ce titre cette particularité de band un peu caméléon qui aspire en quelque sorte à l’aventure et à l’expérimentation musicale, les sonorités sont plaisantes, dansantes et parfois apaisantes…on glisse progressivement comme le soleil sous une nuit étoilée, autre clin d’œil de ce festival avec LITE issu du pays du Soleil Levant.
Merci au Post In Paris !
De la part de toute la Team RSTLSS, on remerciera avec le cœur et la passion qui nous animent le Post In Paris, son équipe menée par une organisatrice également passionnée Tiffany. On remerciera également le Public d’être venu nombreux, d’avoir permis de passer un moment de grande qualité dans une ambiance apaisée avec la possibilité de vivre d’intenses émotions, on saluera nos Amis de ATONE RECORDS et FROZEN RECORDS, on repart avec plein de souvenirs, de moments de partages parfois imprévus qui sont surtout de belles rencontres qui rendront encore plus pérenne notre passion commune pour cette scène, on se donne d’ores et déjà rendez-vous pour la 7e édition du Post In Paris en 2025.
A suivre d’autres photos sur Meteo RocK.
POST IN PARIS 2024 – Day-2 – Communale de St Ouen – 19.05.2024.
Chris
