C’est vendredi dernier (le 14 Juin, si tu lis cette chronique vraiment à la bourre) que les Américains de Baroness ont sorti leur nouvel et cinquième album. Après avoir fêté l’année dernière leurs quinze ans de carrière, le groupe américain de sludge metal reste dans la lignée des titres d’album colorés, cette fois-ci le titre est « Gold & Grey ». Composé de 17 titres (oui c’est énorme, surtout qu’il y a pas mal de remplissage), cet album a une pochette réalisée par le chanteur, John Baizley, comme pour les précédents disques. « Gold & Grey » voit Baroness dépasser enfin le trauma du crash de leur bus lors d’une tournée, il y a quelques années, qui avait entraîné le départ de plusieurs membres. Le line-up a l’air stabilisé avec l’arrivée de la nouvelle guitariste, et cela permet au groupe de chercher à se renouveler et expérimenter.
Les gros riffs metal se font plus rares et se mélangent à du prog-rock et du jazz. Des ambiances hypnotiques teintées de trip-hop se fondent dans de la noise. On s’éloigne du sludge d’antan. Les premières notes de « Front Towards Enemy » pourraient laisser croire aux fans de Baroness qu’ils sont en terrain connu, avec un son de basse bien saturé. Bien que ce soit plein d’énergie, il n’y a pas l’explosion habituelle typée sludge, ficelle que Baroness a souvent utilisée. Il y a une tension mais ça part jamais vraiment. « I’m Already Gone » est très mélodique avec une jolie ligne de basse qui parcourt tout le titre. Le morceau prend des allures de groove pop avec un chant plaintif. « Seasons » commence dans une ambiance trip-hop qui se change doucement en titre de post-rock énergique. On se rend très vite compte que tout n’est pas égal dans ce disque. On se retrouve très vite perdu dans des interludes et longs passages instrumentaux pop-vaporeux comme « Seasons », « Blankets of Ash » ou « Anchor’s Lament ».
Le rock et le metal finissent par se faire de plus en plus discrets le long de l’album avec des passages acoustiques (qui gâche parfois un peu tout), comme sur l’intro de « Tourniquet » qui aurait été un bon titre sans ce début si mielleux. « Throw Me An Anchor » remonte un peu la pente avec ses riffs vigoureux mais « I’d Do Anything » nous refait plonger dans l’ennui avec sa chialade. On ne va pas chroniquer l’album titre par titre car il y en a beaucoup trop et que certains sont tellement ennuyeux qu’on ne se serait pas vraiment quoi en dire (mais il y a aussi de très bons titres aussi !)… L’intensité des vieux Baroness est quasi absente de ce disque.
Si le groupe a totalement le droit de changer de style, ici la transition est un peu bancale, pas complète. On verra si le prochain album revient en arrière ou termine la transformation. Mais ce « Gold & Grey » reste un peu en demi-teinte… Pas mauvais mais pas génial non plus. Cet été, Baroness va partir dans une grande tournée américaine, mixant concert classique mais aussi showcase acoustique. Ce n’est qu’à la rentrée qu’ils feront des dates en Europe dont le 6 octobre 2019 à Paris à l’Olympia en première partie de Volbeat.