Vingt-deux ans après leur « pause indéfinie », le batteur de Fugazi, Brendan Canty, ravive les espoirs des fans du groupe légendaire de post-hardcore. Dans un nouveau mini-documentaire de White Lake Productions, il évoque une « chance persistante » de voir le groupe se reformer.
« Il y a eu des moments au cours des 22 dernières années où nous nous sommes retrouvés et avons joué parfois pendant une semaine d’affilée », révèle Canty dans ce film de 21 minutes qui retrace son parcours depuis la mise en pause du groupe. Les membres du groupe – Ian MacKaye, Guy Picciotto, Joe Lally et Canty – sont restés proches, travaillant ensemble sur des projets de réédition et se croisant régulièrement à Washington D.C.
Cependant, une réunion ne serait pas aussi simple qu’il n’y paraît. Comme l’explique Lally dans une interview de 2019 : « Nous devrions passer beaucoup de temps ensemble pour déterminer qui nous sommes maintenant. Nous ne sommes pas le genre de groupe à simplement répéter deux heures de vieilles chansons pour empocher l’argent et rentrer à la maison. »
Cette position reflète l’éthique DIY qui a toujours caractérisé Fugazi. Le groupe, formé en 1986 après la dissolution de Minor Threat, s’est distingué par son engagement à maintenir des prix de concerts abordables (5 dollars le billet) et à sortir sa musique via le label indépendant Dischord Records de MacKaye. Entre 1990 et 2001, ils ont sorti six albums studio influents, vendant notamment plus de 3 millions d’exemplaires de leur compilation « 13 Songs« .
MacKaye avait d’ailleurs révélé en 2011 que le groupe avait refusé « des sommes d’argent insensées » pour des concerts de réunion, affirmant que « ce n’est pas l’argent qui nous réunira, nous ne jouerions de la musique ensemble que si nous le voulions vraiment. »
En attendant une éventuelle reformation, Canty continue sa carrière, composant pour la télévision et le cinéma, et jouant dans le trio instrumental The Messthetics aux côtés de Lally. « Si ça ne tenait qu’à moi, on serait là-bas en train de jouer, » confie-t-il, « mais si on se reformait, ce devrait être dans un esprit de créativité. Ce serait différent. »