Architects nous sort en cette fin d’année l’album le plus intense et sincère de Metalcore jamais composé à ce jour. Et pour preuve, le groupe a dû faire face à un sacré coup dure, la disparition de leur ami et guitariste Tom Searle, qui était également le compositeur principal de la formation, mort d’un cancer de la peau en août 2016. À ce moment-là, Architects avait sorti « All Our Gods Have Abandonned Us » et le succès de cet album les ont conduit en février dernier à jouer à l’Alexandra Palace à Londres devant plus de 10 400 personnes. A ce moment là, rien n’était encore décidé sur l’avenir du groupe et heureusement pour nous ils ont trouvé la force de continuer et de rendre par la même occasion un hommage sublime à leur ami disparu.
Premier constat évident de ce « Holy Hell », il s’inscrit clairement dans la lignée de « Lost Forever // Lost Together » et de « All Our Gods Have Abandonned Us », un lien d’autant plus fort avec ce dernier que certaines nouvelles chansons sont directement issues des sessions d’enregistrements faites à l’époque. Ce disque, c’est surtout au batteur Dan Searle (frère de Tom) qu’on le doit, tête pensante et producteur d’ « Holy Hell », qui a tenu à garder et à travailler la moindre idée qu’il restait de Tom.
Le résultat, un album bourré d’émotion, tout en dualité et extrêmement bien dosé, un équilibre parfait entre mélodie et agressivité. « Holy Hell » est un album à fleur de peau dans lequel les musiciens se livrent sans limite, et c’est beau. Un disque qui a la première écoute nous fait penser au « Sempiternal » de Bring Me The Horizon, mais avec un degré de sincérité très touchant (voir perturbant). En interview, Dan explique que cet album parle de douleur et de comment la gérer, la surmonter… le tout survolé par l’ombre de Tom, présent autant dans les paroles que dans la musique (notamment le premier single dévoilé « Doomsday », qui était une compo du jeune homme écrite à la période « All Our Gods Have Abandonned Us »). Sam Carter au chant excelle et nous montre une belle étendue de ses capacités vocale et également d’écriture avec des textes personnels mais à la fois très accrocheurs de part leur proximité. Parmi les titres qui nous ont fait frissonner : « Hereafter », « Royal Beggars », « The Seventh Circle » et le titre éponyme de l’album « Holy Hell », tout en subtilité entre violence et sensibilité, un titre d’une énergie folle porté par une intro au violon de toute beauté.
Certains diront qu’Architects prend en violence mais la réalité est tout autre. Architects nous dévoile une violence complexe chargée d’émotion et de mélodie… le tout porté par une énergie captivante. Une chose est sur, les garçons de Brighton auront rendu un bel hommage à leur guitariste et nous montre encore une fois une évolution musicale qui on l’espère emmènera la formation très loin. Pour l’instant, leur ascension tant méritée continue puisque le groupe s’attaquera à son premier stade en tête d’affiche à Wembley en janvier prochain, suivi d’un passage par chez nous à l’Olympia le 27.