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Pour finir l’année en beauté, rien de mieux que de se prendre une bonne grosse claque par une découverte tout droit venue de la capitale islandaise, Reykjavík. Malgré tous les clichés qu’on peut se faire sur ce pays, entre les paysages magnifiques, les moutons, les geysers et Björk qui fait son jogging au milieu de tout ça, l’Islande nous avait gardés bien au chaud des petits gars bien vénères et bourrés de talent, les protagonistes de cette chronique : Great Grief ! Formé en 2013, le groupe sort donc son 2ème album « Love, Lust and Greed », 4 ans après un premier opus plutôt prometteur, le tout sur le label No Sleep Records (La Dispute, Touche Amore, The Wonder Years, Moose Blood…), un disque également chapoté en étroite collaboration par Party Smasher Inc., maison de disque indé créé par un certain Ben Weinmann du groupe Dillinger Escape Plan. Et quand on écoute cet album, cette complicité entre les 2 équipes est plus que légitime.

Derrière leur look de garçons sages biberonnés au pop punk se cachent en réalité des musiciens talentueux à l’énergie débordante et surtout transpirant d’une émotion à fleur de peau. Ce « Love Lust and Greed » est bourré d’intensité, des textes durs et sincères parlant de dépression, de perte de soi, de ses repères… Le genre d’émotion qu’on retrouve sur les derniers albums d’Architects, et qui nous embarque dans un univers torturé et touchant. Dans le style, Great Grief est la rencontre parfaite entre Dillinger et Every Time I Die, avec par moments des ambiances shoegazes et des mélodies mélancoliques inspirées de leur environnement comme ils l’expliquent en interview. Dans ce disque, on est notamment bluffé par des titres comme « Ivory (Lie) » et « The Nihilist Digest », où justement on retrouve des influences à la Dillinger Escape Plan époque « Ire Works » ; avec « Escaping Reykjavík », le groupe part limite dans la sphère black métal avec une batterie nerveuse à souhait ; « Inhale The Smoke » est une petite pépite entre mélancolie et frisson, un titre tout en monté avec intro au piano qui explose comme un volcan de riffs le tout en seulement 2 min49 ; et évidemment un coup de coeur pour « Roots (Love, Lust and Greed) », un morceau d’une sincérité rare où le groupe se livre entre mélodie et rage, à la sauce Frank Carter and The Rattlesnakes.

En 11 titres et 34 min, Great Grief nous bouscule, nous passionne, nous harponne dans un univers froid, rude et nerveux, le tout soutenu par une production digne de tous les grands de la scène US où ils feront surement des jaloux. Un vrai diamant brut, qu’il va falloir suivre de près… Great Grief a toutes les cartes en main pour devenir l’un des prochains piliers de la scène post hardcore européenne et ce « Love, Lust and Greed » en est la preuve.

Pour les fans de : Architects, Every Time I Die, Dillinger Escape Plan.