General Lee n’est plus. Après une dernière danse sur « Knives Out, Everybody ! » en 2015, le groupe s’est mué en Junon, dévoilant en 2021 un EP prometteur, « The Shadows Lengthen ». L’attente pour la suite est enfin terminé avec l’arrivée de « Dragging Bodies To The Fall ».
Enregistré aux studios Sainte Marthe par l’incontournable Francis Caste, l’album ne décevra pas les fans de Junon. Mais attention, ce n’est pas une simple continuation de « The Shadows Lengthen ». Les musiciens puisent dans une colère noire et désespérée, donnant naissance à un post-hardcore percutant. Les influences hardcore se font plus prégnantes, les guitares se teintent de mélancolie et la rythmique se fait implacable.
Le monde va mal, et Junon le sait. Les textes, chantés avec rage et désespoir, décrivent une société en proie à l’apocalypse imminente. Pas d’espoir ici, mais une certaine beauté âpre et minérale se dégage de l’ensemble. »Dragging Bodies To The Fall » est une descente aux enfers. L’ambiance est pesante, viciée, et ne laisse que peu de place à la lumière. Même les titres qui semblent offrir une éclaircie, comme « Out Of Suffering », finissent par sombrer dans les ténèbres. Seul « Halo Of Lies » apporte une variation notable. Ce morceau colossal alterne entre passages hardcore et errances fantomatiques, avant de s’achever dans un fracas assourdissant.
Plus qu’une simple collection de chansons, « Dragging Bodies To The Fall » est une fresque nihiliste. Junon signe ici son retour avec un album ultra cohérent du début à la fin, le tout d’une rare violence et d’une grande puissance émotionnelle. Un disque essentiel pour les amateurs de post-hardcore et de musique extrême ou se mèlent des ambiances pesantes et oppressantes avec la rage et la puissance des riffs et de la rythmique.
Si vous cherchez un album sombre, violent et prenant, avec des influences allant du post-hardcore au hardcore en passant par l’ambient, « Dragging Bodies To The Fall » est fait pour vous. Junon livre ici une œuvre intense et dérangeante qui ne laissera personne indifférent.