Contre toute attente, Slash a réussi le pari fou de sortir un nouvel album avec ses copains Myles Kennedy et les Conspirators… et ce ne fut pas choses faciles. Depuis la sortie de « World On Fire » en 2014, l’agenda du guitariste de légende était plus que remplit surtout depuis son retour au sein des Guns N’ Roses avec qui il a enchainé les plus gros stades de la planète. Un comeback sportif où il a fallu combler de nombreux fans qui n’attendaient qu’une chose… le revoir réconcilier avec ses compères de l’époque Axel Rose et Duff McKagan.
Slash nous apporte donc la preuve indéniable que oui (des fois), un homme peut faire deux choses en même temps… à savoir être en tournée avec un groupe mythique et composé un nouvel album (on est loin de l’exploit de tenir une conversation pendant une partie de FIFA). « Living The Dream », sorti sur son propre label Snakepit Records est un condensé de 12 titres rock’n roll, entre hard FM, groove et influences bluesy. Ce disque s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur avec toutefois quelques surprises du côté de Myles Kennedy qui surprend par ses capacités vocales toujours aussi justes et sexy. L’album a été produit par l’habituel Michael Baskette qui a déjà travaillé sur le dernier album, mais également avec Myles pour Alter Bridge et son dernier album solo, Trivium ou encore Chevelle. Du coup, on peut le dire d’entrée, pas vraiment de prises de risque sur l’enregistrement de ce disque si ce n’est l’utilisation de ProTools. Eh oui, même un guitariste aussi culte que Slash peut craquer, et il s’est testé à cette technique, ce qui va faire rager les plus puristes d’entre nous. Autre petite nouveauté sur cet album, la participation d’un autre gratteux, Frank Sidoris, musicien additionnel du groupe en tournée qui a apporté sa touche sur quelques riffs du côté de la rythmique.
Alors quoi penser de ce « Living The Dream » ? En soit, le passage analogique / ProTools n’est pas flagrant, la justesse des solos de Slash est chirurgicale, rien ne dépasse et tout est à sa place. Après (soyons honnête), l’album est agréable à écouter mais il ne nous fait pas monter au plafond non plus, pas de mégas tubes ou de grands frissons. On retiendra l’énergie de « My Andidote », de « Mind Your Manners » ou encore de « Sugar Cane ». Myles Kennedy fait monter la température sur les titres « Lost Inside The Girl », une belle power ballade à la mélodie entêtante ou encore sur le sexy « The One You Loved Is Gone »… Petite bizarrerie avec « Slow Grind » qui attire l’oreille ou encore le final « Boulevard Of Broken Heart » qui fait légèrement penser à l’intro Rockyesque de « Eyes of The Tiger » !
Slash nous offre un bel étalage de son talent, des riffs et des beaux solos le tout soutenu par la voix charismatique de Myles Kennedy. Les fans seront comblés, pas vraiment de quoi être décontenancé durant ces 52 min, mais pas de quoi être déçu non plus. Un album à savourer sans modération qui prendra peut-être une dimension différente voire surprenante en live. Rendez-vous donc le 22 février 2019 au Zénith de Paris pour vivre le rêve !