The Damned Things est un supergroupe. Quand on dit que c’est un supergroupe, ça ne veut pas dire qu’on est des gros fans de 12 ans en train de parler de notre groupe préféré dans une dissertation (même si ce n’est pas incompatible). On parle d’un groupe formé de musiciens ayant déjà acquis une certaine notoriété ou sein d’autres groupes. Un peu comme les Avengers, mais avec des tatouages et des guitares. Et là, on a du lourd: Scott Ian d’Anthrax à la guitare rythmique, Joe Trohman et Andy Hurley de Fall Out Boy respectivement guitariste et batteur, Dan Andriano d’Alkaline Trio à la basse puis Keith Buckley de Every Time I Die au micro. Le (super) groupe avait accouché de l’album « Ironiclast » en 2010 et avait donné des concerts en 2011, mais depuis on avait plus de nouvelles. On pensait que ce disque allait être un one shot jusqu’à l’annonce, il y a quelque temps par Scott Ian et Joe Trohman, où ils disaient qu’ils étaient en train de bosser sur un nouvel opus intitulé « High Crimes ».
Alors si vous vous attendez à retrouver les différents styles pratiqués par chacun au sein de leurs formations respectives, c’est mort… Ce n’est pas du hard rock, ce n’est pas du metal, ce n’est pas du punk. The Damned Things joue un gros rock bordélique complètement fou et bien énervé.
« Cells » qui ouvre l’album commence par un énorme hurlement et on se retrouve ensuite dans un rock qui ressemble à du Foo Fighters (mais du bon Foo Fighters, pas les trucs chiants à la « Sonic Highways »…). Couplets scandés. Refrains plutôt chantés. Des petits breaks avec juste un petit riff bluesy suivit d’une explosion de guitares qui vont dans tous les sens. Le titre « Someting Good » et son intro de Cheerleader (« Y-E-L-L, all of my friends are going to hell ») est une pépite qui va être marquée au fer rouge dans votre cervelle dès la première écoute. « Invincible », “Young Hearts” ou « Carry A Brick », dans un style hard rock classique sont formatés pour être repris par la foule dans un concert (coucou Ghost) …
Les rythmes effrénés nous font dodeliner de la tête et faire de la air-batterie… La manière dont Keith Buckley pose sa voix, n’est pas sans rappeler Dave Grohl que ce soit dans le chant clair comme dans les hurlements. La production rend l’ensemble massif et homogène. Les titres bien que différents s’enchainent parfaitement.
« High Crimes » condense la puissance et le fun. Il gravite autour des planètes punk- thrash – rock – emo – heavy. L’ensemble forme un gros bordel foutraque et équilibré, complètement jouissif qui fonctionne. Chaque musicien exprime toute l’étendue de son talent sans bouffer les autres. Il ne sera pas l’album de l’année et pourtant il est excellent. Il faut le prendre pour ce qu’il est : une collection de titres réalisés par des musiciens qui s’amusent et qui veulent nous amuser et ça s’entend grave sur le disque. Une véritable bouffée d’air frais et d’enthousiasme.
Totalement jouissif.