Pour être honnête avec vous, à la première écoute ce nouvel album de The Darkness est un peu déroutant. Le groupe y fait une sorte de mélange entre kitch 80’s, second degrés et excentricité avec la grandiloquence d’un Queen, l’humour d’un Spinal Tap et le style de Tenacious D. Alors oui, décrit comme ça, l’ensemble peut paraître indigeste mais bizarrement ce « Easter Is Cancelled » fonctionne plutôt bien dans l’ensemble, une sorte d’ opéra rock qui sonne comme un gilthy pleasure assumé et désopilant avec en fond le thème du rock et ses clichés que The Darkness souhaiterait mettre en terre. Une belle prise de risque pour le groupe qui se lance dans un vrai concept album, un tournant nécessaire surtout après la sortie quasi inaperçue du dernier opus « Pinewood Smile » en 2017.
L’album s’ouvre en une explosion de rift avec l’incroyable « Rock N Roll Desserve To Die », un titre rock épique de 5 min entre Tenacious D. et Iron Maiden où le groupe enterre les clichés du rock tout en les magnifiants… Du pur génie. Histoire de faire monter la pression d’un cran, The Darkness enchaine avec l’excellent « How Can I Lose Your Love », chanson d’amour neuneu qui sent bon les 80’s, un titre à faire rougir de jalousie Steel Panther… Tout comme « Live ‘Till I Die » où The Darkness y ajoute des rifts à la Cheap Trick et des intonations vocales à la Freddy Mercurie. Rien qu’avec les 3 premiers morceaux, Justin Hawkins et toute sa bande nous prouvent qu’ils n’ont pas perdu la recette de leurs tubes imparables, recette qui nous avait fait vibrer avec « I Believe In A Thing Called Love » en 2003 (morceau qui nous rend encore aujourd’hui complètement dingues sur les dancefloors).
On sent que sur ce disque le groupe n’a peur de rien… et ne se pose aucune limite notamment de décence tellement certains titres sont putassiers et extravagamment kitch comme « Heart Explodes », « Deck Hair » ou encore « Heavy Metal Lover » aux sonorités trash et aux refrains scandaleusement efficaces. The Darkness nous offre également de beaux moments de tapping notamment sur « We Are The Guitar Men », morceau où on se demande même si le groupe ne part pas trop loin dans le délire. Finalement, on se laisse porter tout au long de l’album par les mélodies, les cris perçants de Justin et les riffs de guitare, entre tubes rock et ballades à la limite du ringard le tout marqué par des influences très présentes et assumées. En écoutant ce disque, on se surprend à chantonner les titres dès la première écoute, à faire du air guitar dans son salon et surtout à rire, parce que oui ce « Easter Is Cancelled » est délirant. On notera toutefois quelques longueurs avec des morceaux un peu chiants comme « Laylow » et « Different Eyes » qui ont moins de saveurs face aux tubes monstrueux de ce nouvel album.
The Darkness a vraiment eu une idée de génie sur ce disque en dénonçant les clichés du rock tout en jouant avec… C’est intelligent et c’est fait avec le second degré et le talent nécessaire. « Easter Is Cancelled » est à l’image de son artwork, scandaleux, drôle et sacrément rock’n roll avec en fond tout le son du heavy métal des années 80 ! Quand on y pense, ce disque sonne beaucoup comme un album de Steel Panther mais avec les blagues en moins. En tout cas, une chose est sûre on a bien hâte de voir le résultat en live l’année prochaine… The Darkness ayant annoncé pour rappel une date le 26 janvier à la Cigale (Paris).