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Cave In est un groupe de rock américain formé en 1995. Leurs premiers albums étaient bien connus de la scène hardcore new school. Le groupe a ensuite commencé à expérimenter d’autres genres en délaissant le côté brutal de leurs premières productions. Cave In a pratiqué pendant quelques années, un style que l’on pourrait qualifier d’emo-rock planant à la Radiohead (mais un RadioheadThom York se serait laissé pousser d’énormes couilles). Depuis 2011, le combo est revenu à un son beaucoup plus violent, qui synthétise bien les différents genres musicaux abordés par le groupe depuis leurs débuts. L’année dernière Caleb Scofield, le chanteur principal et bassiste est décédé dans un accident de voiture… « Final Transmission », le nouvel album, marque la fin d’une ère pour le groupe. Ce nouvel opus est composé de démos avec les dernières contributions de Scofield. Avec l’émotion et tous les souvenirs des derniers moments de travail passés avec Caleb, le reste du groupe a décidé de transformer ce disque en un hommage à leur frère d’armes. Lui qui a fait tant de choses pour le groupe et pour la scène hardcore new school.

Le titre « Final Transmission », qui ouvre le disque est une introduction douce-amère et intime. Il s’agit d’un mémo vocal envoyé au groupe par Scofield. Il y chante une mélodie sur une guitare acoustique. C’était juste une idée en cours qu’il voulait retravailler avec le groupe. En fait, une grande partie de ce qui est sur cet album n’a jamais été planifiée pour être publiée tel quel. Chaque piste est une version remasterisée des démos que le groupe a enregistrées avec Scofield« All Illusion » est aussi très émouvante, car c’est l’unique contribution de Scofield sur les lyrics de cet album. Les mots ayant été tirés de l’un de ses journaux retrouvés après sa mort et utilisés ici avec la bénédiction de sa femme. Cette balade grunge est composée d’une mélodie très mélancolique qui rappelle Queens of the Stone Age.
« Shake My Blood » a un côté désespéré. Le choc de la basse contre les harmonies vocales marche terriblement bien. Les rythmes sombres et tordus de « Night Crawler » nous replongent dans le son angoissant habituel du groupe, avec une voix lancinante qui se marie à la colère féroce de la batterie. « Strange Reflection » laisse résonner des sons post-métal retentissants avec des riffs d’outre-tombe. Mais ce qui fait la particularité du morceau, c’est les mélodies vocales. Brodsky semble se transformer en Chris Cornell pendant des couplets. Si l’album commence en douceur, il se termine par un hurlement incroyablement rauque avec « Led To The Wolves ». La voix est très claire, et pleine d’un désespoir qui contraste avec le bourdonnement urgent et rythmé des guitares. La majorité de la chanson a été composée par Scofield et est remplie de riffs déchiquetés et de percussions, une fin appropriée pour l’album mais aussi un ultime et puissant témoignage de l’héritage de Scofield.

Le son général de « Final Transmission » est très brut. Et tout le long du disque, ce son brut est couplé à une atmosphère obsédante, grâce aux différentes tonalités de Stephen Brodsky au chant. « Final Transmission », ce titre d’album n’est pas choisi au hasard et est lourd de sens. Caleb est à la basse sur 6 titres sur les 9 que compte l’album, mais il joue aussi de la guitare sur 2 d’entre eux… Qui sait ce que l’avenir réservera au groupe.​ ​Cave In fait son deuil avec cet album-thérapie. Il permet d’immortaliser Caleb Scofield à travers cette ultime contribution.