Ça sent l’approche de la crise de la quarantaine et la remise en question du côté d’Atreyu, mais ça sonne plutôt bien. « In Our Wake », le 7ème album studio de nos métalleux marque les 20 ans du groupe, et le titre décrit assez bien l’ambiance : qu’est-ce qu’ils ont bien pu laisser dans leur sillage ? Du haut de mes 31 ans, Atreyu est une page entière de mon adolescence. Quand j’écoute « Right Side Of The Bed » je me souviens du clip et du chanteur qui était trop beau, je mime encore le tapping d’intro de « Lip Gloss and Black » et je repense à ma page Myspace ou encore à mon babyliss dès les premières secondes de « Bleeding Mascara ». Donc, oui Atreyu a laissé son emprunte pour chaque kid qui a connu (sans trop l’assumer aujourd’hui), le mouvement « emo » et parmi la pelletée de formations kitchs de l’époque, eux s’en sorte pas trop mal après la bataille.
Le groupe nous avait donc laissés en 2015 avec « Long Live », un album par forcément marquant mais qui avaient ramené Atreyu sur scène et les avaient même conduit à rejouer d’anciens morceaux, notamment de l’ère « Lead Sails and Paper Anchor » (énorme classique du groupe). Ce petit retour aux sources a donné quelques idées à Alex Varkatzas et ses amis, comme par exemple l’envie de retravailler avec leur producteur de l’époque John Feldmann. Direction donc Los Angeles, où les garçons ont composé l’intégralité de l’album en studio en compagnie de leur producteur fétiche. Au niveau du son, notre oreille reconnaît le son si familier d’Atreyu, grosse production à l’américaine… tout est lourd, les riffs bien en avant tout comme les moments chantés qui apportent cette touche « emo » aux morceaux.
Parmi les titres, on retiendra « In Our Wake », vrai gros single de l’album ; « Paper Castle » et « Blind Deaf & Dumb » sonnent comme du récent Papa Roach ; on aime les mélodies d’ « Into The Open » et de la ballade « Terrified » ; « Nothing Will Ever Change » nous fait penser à Escape The Fate (autres compagnons d’armes des années « emo »), et un raté quand même à souligner « Super Hero » en final avec en invité M. Shadow d’Avenged Sevenfold et Aaron Gillespie d’Underoath… Un titre grandiloquent avec orchestration à la Muse (ou à la Ghost plus récemment). On sent que le groupe a voulu sortir de sa zone de confort mais malheureusement, le titre sonne comme une grosse soupe sans intérêt.
Atreyu joue donc la carte de la nostalgie et de la remise en question sur ce nouvel album. Un disque qui plaira aux fans de l’époque, une sorte de madeleine de Proust saupoudrée de gros riffs et de mélodies kitchounes. Pas de quoi faire repousser sa mèche et ressortir ses « converse » imprimé étoiles non plus, faut pas déconner… on a plus l’âge pour ça !
Sortie le 12 octobre
via Search & Destroy / Spinefarm Records