Et dire que ce nouvel album de Yak aurait pu ne jamais voir le jour. Par chance, l’histoire en décidera autrement, et tant mieux pour la scène rock britannique, ce disque est une vraie pépite ! Une chose est sur, le trio revient de loin. L’histoire de ce groupe est un vrai film, avec des moments de suspenses, de tristesses, des rebondissements, des grosses frayeurs et surtout un très bel happy-end qui porte le doux nom de « Pursuit of Momentary Happiness ». Petit résumé : Yak nous avait étonnés en 2016 avec la sortie de leur 1er album « Alas Salvation », un album qui leur a valu l’étiquette « du groupe le plus captivant de Grande-Bretagne » par le magazine NME et qui les a trimballé dans toutes les salles de la planète sur une tournée de deux ans. Mais le pire dans tout ça, c’est que ce disque a bien failli avoir leur peau. À la fin de cette folle période, le bassiste est le premier à quitter le navire, marié et bien décidé à vivre sa vie en Australie… La distance a fait le reste. Pour dire, l’avenir du groupe était tellement incertain que le chanteur Oliver Burslem n’a pas hésité à casser tous leurs matériels sur leur toute dernière date. Suite à ça, il est parti tel un « hobo du rock » dépenser ses derniers deniers dans un périple au Japon, tout en tentant toutefois d’enregistrer quelques démos du côté du pays des kangourous, sans grand succès. Un vagabondage qui aujourd’hui le marque encore puisque ce dernier assume en interview dormir dans sa voiture ou chez des amis… Un style de vie qui lui colle à la peau et qui lui a inspiré ces nouvelles compos.
On retrouve donc Yak en 2019 avec un nouveau bassiste, et surtout un second album complètement délirant, enregistré live (ce détail est important puisque toute son énergie réside dans ce choix) au Rak Studios à Londres. On est bien loin qu’une simple suite d’« Alas Salvation ». Avec ce nouvel album, nos petits anglais prouvent qu’ils ont repris du poil de la bête et que toutes ces mésaventures leur ont permis de se dépasser artistiquement. « Pursuit of Momentary Happiness », c’est un peu comme si les Beatles avaient chafouiné avec Kasabian, le tout sous l’oeil rieur de Black Rebel Motorcycle Club. En ouverture, Yak surprend avec « Bellyache », un morceau qui fait beaucoup penser à Kasabian période « Velociraptor », avec l’utilisation de flutes de pan et autres cuivres, une prise de risque complètement réussie. S’enchaine « Fried », un titre digne d’ « Alas Salvation » où l’on retrouve toute l’énergie et le son qui nous a fait aimer ce trio à leurs débuts sans compter sur le refrain d’une efficacité scandaleuse. Dans le titre éponyme et « World Fail Me », le groupe nous conduit dans un tout autre univers, plus doux et psyché… des ballades à faire rougir Alex Turner d’Arctic Monkeysde jalousie. Autres coups de coeur, l’incroyable « White Male Carnivore » et son aura stoogienne, « Layin’ It On The Line » qui nous renvoie direct à la discographie de BRMC ; Et un final tout en beauté et en grandiloquence avec « This House Has No Living Room » où Yak se lâche avec un morceau planant très 60’s rythmé de chants d’oiseaux pour l’ambiance, un morceau à la hauteur d’un certain « Sgt. Pepper ».
Après l’écoute de ces 11 titres, une seul envie… relancer la galette pour un 2eme round ! Yak confirme son statut de groupe le plus captivante de Grande-Bretagne et surtout nous prouve qu’avec du talent et de l’acharnement, on peut venir à bout de toutes les merdes que ce monde nous réserve ! « Pursuit Of Momentary Happiness » est certainement leur disque le plus abouti, et a permis à au trio d’ouvrir ses horizons musicaux. Une chose est sur, si le groupe continue sur sa lancée, on n’est pas prêt de s’ennuyer !