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Dans l’histoire du gros son made in France, il y a eu 2 périodes importantes. Il y a eu les pionniers dans les années 90, avec qui bon nombre de quadra se sont ruiner les genoux et les tympans. On parle ici de Lofofora, Oneyed Jack ou encore Mass Hysteria… C’est par cette première génération de groupe français que beaucoup de gens se sont ouvert au metal… Et ils ont ouvert la porte à une nouvelle génération de groupes influencé par le néo-metal qui se sont engouffré dans la brèche. La Team Nowhere avec Pleymo, Enhancer et autres Watcha ont envahis nos platines et nos salles de concerts. Parmi tous ses groupes, il y en a un qui a un parcours original, qui n’a cessé d’expérimenter, d’évoluer. Il s’agit d’AqME. La formation parisienne qui a débuté en 1999, a connu plusieurs line-up. Dont un changement de chanteur. Ce qui aurait pu sonner la fin du groupe, mais ils se sont accroché, et se sont réinventé.

D’ailleurs en parlant du changement de chanteur. Il y a une info ultra importante, car le groupe tire sa révérence cette année. Après 20 ans de carrière, ils ont décidé d’arrêter après un dernier album et une dernière tournée. Le show final Parisien (en octobre au Trianon) verra revenir deux anciens membres du groupe (Thomas au chant et Ben à la guitare) en plus des membres actuels. Donc concert à surtout ne pas rater pour celles et ceux, qui ont de près ou de loin, adhérer à la scène Metal Made française et qui sont fan du groupe. Ou alors il faudra attendre le HellFest édition 2039 pour une éventuelle reformation anniversaire des 40 ans du groupe.

Requiem, le nouvel album d’AqME est dans la lignée du style développé ces dernières années par le groupe. On parle d’un rock bien vénère qui peut partir loin dans le metal mais avec des phases plus calme et délicate, presque pop. On se prend un bon pain dans la tronche avec “La tête entre les mains”, chanson puissante dont le refrain rentre dans la tête dès la première écoute. Avec “Enfer” ce n’est pas un pain, mais toute la boulangerie qu’on se prend dans la face…

La rage et la noirceur côtoie la mélancolie. Vincent transcende les titres avec maîtrise. On le connaissait en hurleur féroce au sein de la formation Butcher’s Rodeo, on le découvre ici très à l’aise sur le chant clair et la mélodie. Un paquet de riffs bien lourds viennent charcuter nos tympans comme des grosses tronçonneuses lancées par des bûcherons en colère, puis on est ensuite apaisé par des longues plages hypnotiques instrumentales un peu stoner. La basse de Charlotte donne du relief et couplé à la batterie d’Etienne, on se retrouve avec une section rythmique implacable. On enchaîne rock puissant et prenant (“Paradis”), chaos total (“Sous d’autres cieux”, “Un autre signe”) avec la douceur et la délicatesse (“Requiem”).

AqME livre avec « Requiem » son testament. Une bonne conclusion pour un groupe français qui a réussi à parcourir un sacré bout de chemin en se renouvelant et en expérimentant sans jamais se renier. La page se tourne, mais avec panache (comme dirait Buzz l’Eclair). Avec ses neuf titres pour une quarantaine de minutes, le disque est à l’image de ce que la formation parisienne a fait de mieux en voguant entre gros son, sombre et entêtant et une mélancolie joyeuse pleine de subtilité. Une dualité entre violence et mélodies à fleur de peau.

Donc album à écouter et surtout prenez vos places pour voir le groupe tant que vous pouvez… Après faudra pas venir chialer !